|
|
||
Tobie Nathan Ce pays qui te ressemble Editions Stock Aout 2015 Qui a bu l’eau du Nil rêve d’y revenir… « Ce pays qui te ressemble »….C’est sans doute en pensant aux très beaux vers de Verlaine dans « L’Invitation au Voyage » - Mon enfant, ma sœur, Songe à la douceur, D'aller là-bas vivre ensemble !Aimer à loisir, Aimer et mourir, Au pays qui te ressemble ! » que Tobie Nathan a choisi le titre de ce livre foisonnant. Un vieil adage prétend que l’on peut arracher le Juif à la galout mais que l’on ne peut arracher la galout à un Juif. Tobie Nathan, forcé de quitter son Egypte natale alors qu’il était encore tout enfant, y est resté attaché presque charnellement. Cet universitaire, auteur de nombreux ouvrages savants dont le travail sur l’ethnopsychiatrie a ouvert de nouveaux horizons à des générations d’étudiants s’est aussi essayé avec bonheur au roman policier et au roman tout court – on se souvient de « Qui a tué Arlozorov ? » paru en 2010 - et à divers essais, dont un «Ethno- roman » à caractère autobiographique paru en 2012 et qui reçut le prix Femina de l’essai.
Il vient de publier « Ce pays qui me ressemble » son livre le plus personnel, une fresque d’une Egypte en transition et des derniers feux de la communauté juive du Caire et du reste de l’Egypte après des siècles d’existence. Il y fait revivre le Haret el Yahoud, l’antique quartier juif du Caire, son petit peuple crédule et superstitieux toujours prêt à faire appel à quelque sorcière ou s’abandonner à des rites qui ne devaient rien au judaïsme et qui parfois plongent au plus profond d’un passé pharaonique. Reprenant le style du conteur, Nathan se complait à décrire ces cérémonies d’un autre âge dont il a sans doute trouvé l’écho dans ses séjours en Afrique. Cette première partie s’achève en 1925 avec la naissance tant soit peu miraculeuse de Zohar, fils de l’aveugle Motti et de l’étrange Esther. Zohar et sa sœur de lait vont connaître des destins contrastés dans un pays traversé par des courants révolutionnaires. Ils trouvent sur leur route un certain nombre de personnages historiques ainsi que, curieusement, certaines grandes figures populaires à peine déguisées par des noms d’emprunt. L’un et l’autre vont bien connaître la cour du roi Farouk dont les débordements sont largement décrits. Des débordements qui viennent peu à peu à bout de la sympathie dont il avait bénéficié au début de son règne et qui qui font le jeu des Frères musulmans. On assiste à la montée de l’antisémitisme, à la chute du roi et à l’avènement de Nasser, prélude à l’exode. Zohar a dû partir lui aussi. « Si j’ai quitté l’Egypte, l’Egypte ne m’a jamais quitté » dit-il dans une conclusion nostalgique que Tobie Nathan pourrait peut-être faire sienne. « Quelquefois je pense que c’est seulement mon ombre qui est partie, alors que moi je suis resté là-bas, seul, errant, comme dans ma jeunesse. »
http://www.informazionecorretta.it/main.php?sez=90 |
Condividi sui social network: |
|
Se ritieni questa pagina importante, mandala a tutti i tuoi amici cliccando qui |