Michelle Mazel inizia oggi, 06/08/2015, la sua collaborazione con Informazione Corretta con la nuova rubrica, "Livres lu".
Conterrà le sue recensioni per l'edizione in francese del Jerusalem Post.
Caroline Fourest
Eloge du Blasphème
Grasset 2015
Requiem pour Charlie Hebdo
Caroline Fourest, cette ancienne élève de l’enseignement privé catholique qui assume publiquement son homosexualité, se bat contre tous les extrémismes. Elle a écrit contre l’intégrisme chrétien ou plutôt catholique, s’est faite traiter d’islamophobe après la publication de « Frère Tarik, » un méticuleux décryptage du double langage de Tarik Ramadan ; n’a pas hésité à s’attaquer au Front National et à écrire un livre peu flatteur sur Marine Le Pen.
Elle n’est guère plus tendre pour l’intégrisme juif et condamne la politique israélienne. Eloge du Blasphème qui vient de paraitre est sans doute son œuvre la plus personnelle. Ancienne de Charlie Hebdo, qu’elle a quitté en 2009, Caroline Fourest a participé aux débats au sein du journal qui ont précédé la publication des caricatures de Mahomet en 2006. Le prologue de son Eloge du Blasphème est un véritable cri de douleur, le récit de ce jour terrible où ses anciens collègues restés ses amis ont été assassinés. Elle évoque les heures d’incertitude avant de découvrir l’identité des victimes. Après la douleur, vient l’indignation devant ceux qui « relativisent, » ceux qui n’hésitent pas à écrire qu’au fond Charlie Hebdo l’avait bien cherché en offensant les croyants.
Caroline Fourest
Le blasphème, dit Fourest, citant le Larousse, c’est une parole ou discours qui outrage la divinité, la religion, ou ce qui est considéré comme respectable ou sacré. En France, « Des siècles de lutte ont permis d’arracher cette démocratie laïque à la dictature du sacré » et le blasphème n’est pas un délit sauf en Alsace-Moselle, régions du Concordat. D’ailleurs Charlie Hebdo, souvent traîné devant les tribunaux, a toujours été relaxé. Caroline Fourest, profondément blessée par les injures et les menaces reçues après les attentats de janvier, règle ses comptes avec ses détracteurs pourfendeurs de la laïcité ou défenseurs de l’intégrisme musulman s’élevant contre une prétendue islamophobie. Des détracteurs qui viennent de l’extrême droite mais surtout de l’extrême gauche et des Islamistes, une « nébuleuse trouble…. Une alliance rouge-vert-islam appelée parfois islamo-gauchiste qu’on pourrait appeler plus simplement anti-laïque. »
Ce qui est grave selon Fourest c’est que la montée en puissance de ces groupes menace la liberté d’expression, beaucoup d’artistes préférant éviter d’offenser pour ne pas prendre de risque, des risques qui sont bien réels. Pour elle, que de drames auraient pu être évités si journaux et organes de presse s’étaient joints à Charlie pour publier les fameuses caricatures de Mahomet, qui, selon elle, n’offensent pas le prophète – à moins de considérer que le fait même de le représenter constitue une offense. Ce qu’elle ne dit pas mais se devine en filigrane c’est qu’en se refusant à le faire – même après les attentats - ces organes de presse contribuent à faire croire que Charlie Hebdo a exagéré en les montrant- ce qui « expliquerait » les attentats. Elle fustige ceux qui n’hésitent pas à dire « Je suis triste pour Charlie mais ils n’auraient pas dû dessiner Mahomet. » Sa conclusion ? « Ceux qui pensent que la lâcheté permet d’éviter la guerre se trompent. La guerre a déjà commencé. Seule le courage peut ramener la paix. »
Michelle Mazel, scrittrice israeliana, nata in Francia. Ha vissuto otto anni al Cairo quando il marito era Ambasciatore d’Israele in Egitto. Profonda conoscitrice del Medio Oriente, ha scritto “La Prostituée de Jericho”, “Le Kabyle de Jérusalem” non ancora tradotti in italiano. E' in uscita il nuovo volume della trilogia/spionaggio: “Le Cheikh de Hébron”. Le sue recensioni sono pubblicate sull’edizione settimanale in lingua francese del Jerusalem Post.