Les images montrent un palestinien jouant le rôle de Shalit, assis dans sa « cellule » avec des photos du navigateur israélien Ron Arad, qui a été porté disparu au combat au Liban il y a 25 ans, accrochées au mur.
Les murs de la cellule sont remplis de messages tels que « j’ai été abandonné, » « deux gouvernements et je suis toujours prisonnier, » « sauver moi à n’importe quel prix, » « maman me manque » et « mon destin est le même que celui de Ron Arad ».
Pendant ce temps, l’aile militaire du Hamas, les brigades Izz al-Din al-Qassam, ont mis sur leur site internet une nouvelle vidéo présentant les soi-disant tortures que subiraient les prisonniers palestiniens qui seraient passé par des prisons israéliennes.
Alors que le cinquième anniversaire de l’enlèvement de Shalit n’a pas été officiellement marqué en Israël, de nombreux israéliens n’ont pas manqué de se souvenir de l’occasion. Quelques 600 personnes se sont rassemblées au passage de Kerem Shalom, à quelques kilomètres du site de l’enlèvement de Shalit, exhortant le gouvernement à garantir un échange de prisonniers pour le soldat captif.
Une lettre écrite par le grand père de Guilad, Zvi, a ete lue lors du rassemblement, et critique le premier ministre Benyamin Netanyahou.
« Il est clair pour nous que le premier ministre, par son refus du compromis, joue et met en péril chaque jour la vie de mon petit-fils, » dit la lettre.
Ailleurs, de centaines d’israéliens ont répondu à l’appel de Noam et Aviva Shalit, et ont rejoint une tente de protestation mise en place par la famille au domicile du premier ministre à Jérusalem, où ils ont bloqué la route par intermittence. Les manifestants portaient des pancartes avec des messages comme « Bibi, je suis désolé d’être en vie ».
Samedi après-midi, l’ambassadeur français en Israël, Christophe Bigot, est arrivé à la tente des Shalit avec une lettre personnelle du président Nicolas Sarkozy, s’adressant directement à Shalit :
« Cher Guilad,
C'est à vous aujourd'hui que je souhaite m'adresser directement car je n'accepte pas cet isolement que vos geôliers vous imposent depuis cinq ans en violation de toutes les normes de droit international et des plus élémentaires principes d'humanité. En dépit de votre emprisonnement, vous gardez courage. Vous avez peur pour votre vie. Votre jeunesse se déroule dans une situation terrible. C’est une terrible situation. Rien ne peut la justifier.
Je supplie ceux qui vous retiennent prisonnier de mettre un terme à la situation grandement injuste à laquelle vous êtes confronté.
Ils doivent commencer par autoriser immédiatement la Croix Rouge à vous rencontrer, mais entre toute chose, ils doivent vous rendre votre liberté, dont vous êtes privé depuis plus de 1800 jours. Le temps est venu pour ceux qui vous retiennent en captivité de prendre une décision et de mettre un terme à votre incarcération, votre emprisonnement insupportable et scandaleux. »
Le président français a répété la promesse qu’il a faite lors d’une rencontre avec le père de Guilad, Noam, récemment à Paris : « la France ne vous abandonnera pas et ne cessera d’agir, avec d’autres éléments, y compris dans le monde arabe, afin que cette souffrance injuste touche à son terme. »