Giora Eiland-Golan, difendere il confine 29/05/2009 Jerusalem Center for Public Affairs
Les enjeux du plateau du Golan Général (réserviste) Guiora Eiland
Introduction
En dépit des atouts et des considérations stratégiques et militaires du plateau du Golan, de nombreuses tractations ont été entreprises avec la Syrie dans le but d'aboutir à un accord de paix. Toutes les tentatives n'ont pas réussi à entamer une véritable négociation pour pouvoir signer un traité, à la seule exception de l'initiative du Premier ministre Ehoud Barak en 1999-2000. Lors de ces négociations, les deux parties ont discuté sur plusieurs points et sur les arrangements de sécurité en compensation de l'abandon du Golan par Israël. Ces discussions n'ont pas marqué des divergences profondes sur les questions de sécurité mais elles n'ont pas abouti, non plus à la signature d'un traité de paix. Les négociations indirectes entamées en 2008, sous les auspices de la Turquie, ont été conduites par la présomption syrienne que seule l'option militaire serait la meilleure solution au retrait d'Israël du plateau du Golan. Ce document tente de clarifier les enjeux et de prouver qu'un retrait d'Israël de ce territoire est extrêmement dangereux car la donne stratégique et opérationnelle au Moyen-Orient a aussi changé. Ce document est composé de 7 chapitres: - Les caractéristiques géographiques et historiques du plateau du Golan. - Un Traite de paix: la vérité face aux illusions. - Les conceptions sécuritaires. - Le concept de la profondeur stratégique. - Les arrangements de sécurité élaborés en 1999-2000. - Les changements intervenus depuis l'an 2000. - Les implications diplomatiques et militaires à la suite d'un retrait éventuel du Golan.
Sommaire
Dans le contexte actuel et à court terme, il est clair que les Syriens exigeront un retrait complet d'Israël du plateau du Golan. Un tel accord serait possible et il obtiendra probablement le soutien de la communauté internationale et notamment celui de l'Iran. Un traité de paix avec la Syrie n'affectera pas non plus la force politique et militaire du Hezbollah car ce mouvement chiite est essentiellement soutenu par l'Iran et la communauté chiite libanaise. Un accord avec la Syrie obligerait Israël à se retirer d'un territoire de 1200 km carrés qu'il contrôle depuis 1967. Le litige concernant le tracé des frontières celui de 1923, selon la position israélienne, et celui de 1967, selon la position syrienne, a peu de chance d'être réglé. En échange d'un retrait israélien du plateau du Golan, les deux pays établiront des relations diplomatiques complètes. Les arrangements de sécurité, comprendront: la démilitarisation du territoire et l'installation de système d'alerte avancée et un contrôle international. Cependant, ces dispositifs sécuritaires ne pourront garantir une protection efficace dans le cas où la Syrie déciderait, un jour de bafouer cet accord. Ce traité sera probablement respecté par le régime actuel de Damas mais celui-ci demeure fragile, pour la principale raison qu'il est dirigé par une minorité Alawite qui ne représente que 14 pour cent seulement de la population syrienne. La prise du pouvoir par des éléments radicaux sunnites sous l'impulsion des Frères Musulmans mettrait en péril tout accord signé avec Israël. Paradoxalement, la présence de Tsahal sur le plateau du Golan, est bénéfique au régime actuel car elle sert de prétexte pour renforcer les mesures de sécurité, l''oppression des sunnites et ainsi contrecarrer les tentatives d'un coup d'Etat. Contrairement au conflit israélo-palestinien, le conflit avec la Syrie est territorial et entre deux Etats souverains. Il existe dans le monde des dizaines de conflits de ce genre, certains ont été réglés, d'autres toujours pas, tel que le conflit entre l'Inde et le Pakistan concernant l'avenir du Cachemire. Dans nos rapports avec la Syrie, le statu quo est préférable à des règlements incompatibles et dangereux. Toutefois, il est toujours possible de trouver des alternatives: La location du territoire pour une longue période, une copropriété, une souveraineté associée, ou un retrait partiel avec une compensation d'un échange triangulaire de territoires avec la Jordanie. Dans ce contexte, et vu la revendication syrienne d'exiger " tout ou rien", il serait préférable de laisser la situation murir et gérer le conflit actuel tel qu'il existe aujourd'hui, dans l'espoir d'un avenir meilleur.